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Affichage des articles du mai, 2020

Saint Benoît par un moine.

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Plus potuit, quia amplius amavit ! Est plus fort celui qui aime plus, telle est la phrase gravée en lettres d’or au cœur de la spiritualité bénédictine. Telle est la pépite,  la stimulante offrande, parmi d’autres, que Paul Aymard, moine au prieuré Saint-Benoît de Chauveroche, mort en 2010, distillait dans son petit opuscule sobrement intitulé Saint-Benoît. Saint Benoît de Nursie est ce grand fondateur qui a vécu au VIème siècle, en un temps des plus troublés de l’histoire de l’Europe. Il est qualifié de « père des moines d’Occident. » Deux sources principales nous renseignent sur ce qu’il fut et dans quel contexte historique il vécut : la Règle qu’il rédigea et les Dialogues écrits quelques décennies plus tard par le pape Grégoire le Grand. Un contexte chaotique Le contexte de l’époque était violemment chaotique. L’Occident se divisait alors en deux, avec une tête à Byzance qui se croyait en sécurité (et le resta de fait encore quelques siècles), et l...

L'Art d'être Ami

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Continuons à cheminer avec les Anciens, et faisons nôtre leur sagesse de vie. Aujourd'hui, un extrait d'une lettre de Sénèque, sur l'amitié. On apprécie le sens pur donné aux mots ; on apprécie également la droiture, l'exigence personnelle que demande le fait d'être humain. "Tu m'écris que tu as confié des lettres qui me sont adressées à l'un de tes amis . Puis tu me préviens de ne pas lui communiquer tout ce qui te concerne, puisque tu n'as pas l'habitude de le faire toi-même... Ainsi, dans la même lettre, tu dis et tu nies qu'il est ton ami! Ainsi ce mot était sous ta plume une formule banale : tu disais "mon ami", comme on appelle "homme honorable" tout candidat possible, comme on salue le passant qu'on rencontre, et dont on a oublié le nom, du titre de "dominus" . Pour cela, soit... Mais si tu considères comme un ami l’homme en qui tu n’as pas autant confiance qu’en toi-même, tu te trompes lou...

Enseigner le Beau, enseigner le Bien

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On entend dire parfois que notre mission d'éducateur serait d'enseigner à nos élèves la beauté, non la morale. On entend ailleurs que le Beau et le Bon seraient indissociables - ceux-là sont certainement des platoniciens en l'âme. Un troisième camp serait celui de l'éthique contre l'esthétique: il faudrait se méfier du beau, forcément séducteur, et nous détournant du bien. D’un côté, la position de l’esthète, qui aussi celle d’un certain formalisme, qui s’est enraciné dans nos cours de français depuis les grandes années du structuralisme : le texte littéraire est pris comme un objet ; comme un bel objet s’entend, même si on se retrouve parfois confronté à une certaine froideur dans l’analyse, fondée sur des « champs lexicaux », « schémas actanciels » et autres « incipit ». Nous sommes d'avis que cette approche "techniciste" a fait du mal à l'enseignement de la littérature, mais la démarche esthétique bien pensée est une gageure qui en vaut la p...

Apologétique pour les jeunes - Passus sub Pontio Pilato, crucifixus, mortuus et sepultus est.

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A souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli, ... Jean « Peut-on concilier religion et histoire puisqu’il n’y a pas de preuve de l’existence du Christ ? Est-ce que l’on a des preuves que Dieu et tous les autres trucs ont existé ? Peut-on douter de l’existence de Dieu lorsque qu’on est chrétien? » Plus aucun historien sérieux ne doute de l' existence de Jésus , des auteurs non-chrétiens parlent de lui comme personne ayant réellement existé, y compris des historiens de l'époque, ne pouvant être soupçonnés de parti-pris. Jésus n'est pas une légende. C'est pourquoi on récite cette phrase du credo, pour situer la personne de Jésus dans son époque et attester son identité humaine : sous Ponce Pilate, procurateur romain en Judée de 26 à 36, mort par crucifixion à l'âge de 33 ans. On pourrait refaire ici toute l'histoire, avec pleins de détails réels mais ce n'est pas notre objectif, il existe déjà par ailleurs de nombreux ouvrages...

Entretien avec Frère Etienne, o.p.

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Dans la série des entretiens des Cahiers de Saint Jean , après l'ancien professeur, et l'ancien aumônier, nous vous proposons ce jour un entretien avec un ancien élève. Celui-ci a la particularité de revenir régulièrement au lycée S.-J. de L.. Il y donne, en effet, des conférences ; il s'agit d'un frère prêcheur. Il nous a d'ailleurs déjà proposé une méditation sur la responsabilité dans les Cahiers . Il nous éclaire ici sur son parcours, et sur sa vision de notre lycée. Commençons par vous, frère Etienne. Quelle voie avez-vous choisie après avoir obtenu votre baccalauréat au lycée S.-J. ? Après avoir eu le bac à S.-J., je suis allé aussitôt à Toulouse. C'était une évidence pour moi : si je devais faire des études supérieures, ce serait à Toulouse et nulle part ailleurs. J'ai à tout prix évité de faire une « prépa » : je ne me sentais pas une psyché conformée à cela. J'ai donc intégré une école de commerce, l' ESC Toulouse, qui compo...