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Affichage des articles du novembre, 2020

Education de la conscience

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La proposition peut sembler équivoque: nous autres éducateurs, avons nous pour mission de former la conscience? Instruire, cultiver, soit. Exercer le corps, également. Mais comment aurions-nous la prétention de pénétrer dans le sanctuaire de la conscience de nos jeunes, où, par définition, il est seul à seul avec Dieu? Nous n'éduquons pas la conscience du jeune: nous l'éduquons à la responsabilité de sa propre conscience. Ainsi, nous nous retrouvons face à des situations pour le moins déroutantes. De jeunes gens adoptent des comportements nocifs, souvent des comportements de groupe, brimades, jeux humiliants, où la conscience est comme mise en veille, la responsabilité personnelle diluée dans la responsabilité du groupe. Et quel désarroi, quand, une heure, ou une minute après leur avoir enseigné une vertu ou un bien moral, et avoir reçu d'eux le témoignage assuré qu'ils l'ont bien compris et qu'ils y adhèrent, on voit des jeunes gens commettre en actes l'exa...

Sacrée vie !

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Le virus a du bon. Il me semble que c'est Hans Urs von Balthasar, dont le nom évoque en moi déjà toute une poésie, qui conseillait de louer Dieu en tout, y compris les maux que l'on ne comprend pas, pour ainsi tout remettre en Dieu, source et fin de toute chose. Logique. Louons donc. Bénis sois-tu Seigneur pour les virus. Vive les virus. Alors que les biologistes hésitent encore à classer les virus dans le vivant ( the place of viruses in the living world ), le petit dernier nous donne une leçon de vie :  qui ne s'interroge pas en ce moment sur le sens de la vie ? N'est-ce pas à cause de ce couronné que nous voilà courroucés ? Nous devons une part de nos gènes aux virus. L'analyse de notre ADN montre que nous avons des séquences en commun avec certains virus. Certaines séquences virales seraient même à l'origine de notre vie placentaire ( Placenta chez les femelles, masse musculaire chez les mâles : le double héritage d'un virus ) : le message porté par l...

difficile

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 Il est plus difficile d'aimer Dieu que de croire en lui. Au contraire, il est plus difficile pour les gens de ce siècle de croire au diable que de l'aimer. Charles Baudelaire, " projet de préface pour une édition nouvelle des Fleurs du Mal ", publié pour la première fois en 1869   Pierre Soulages. © Crédit photo : mollat.com        

Discours aux élèves du lycée Saint-Jean de Lectoure - le 2 novembre 2020 - "face à la cruauté."

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Discours prononcé à l'occasion de la journée nationale d'hommage à Samuel Paty (et aux victimes des actes de terreur perpétrés à la basilique de Nice), le 2 novembre 2020. Chers élèves, Une nouvelle fois dans notre pays, un moment d’unité nationale est vécu, suite à des événements qui ont provoqué notre consternation et notre écœurement ; une nouvelle fois, nous nous retrouvons témoins d’actes cruels visant à causer notre sidération et notre effroi. Un professeur, à Conflans, a été assassiné pour avoir réalisé un cours dont le sujet a déplu. Qui aurait-pu croire qu’il faut être en France en 2020, pour être confronté à un tel crime. Et à celui-ci s’ajoute, quelques jours plus tard, le meurtre de trois personnes, en pleine église, à Nice, parce qu’elles étaient chrétiennes. J’attire tout particulièrement votre attention, jeunes gens, sur l’identité des meurtiers. L’un avait 18 ans. L’autre 21. Ils avaient votre âge il y a à peine 3, 4 ou 5 ans ; et cela ne devrait pas laisser de ...