Ambivalence du signe

Nous voulons questionner le signe. Je commencerai par attirer l'attention du lecteur, pour une fois, vers un plan cinématographique fugace que l'on peut voir dans un film populaire, Indiana Jones and the last Crusade (S. Spielberg, 1989). Ce film à grand spectacle s'achève avec la découverte du Saint-Graal, et par un miracle: le père du héros, grièvement touché par la balle de son ennemi juré, est miraculeusement guéri par l'eau versée par son fils au moyen de la coupe ayant recueilli le sang du Christ. On est en plein merveilleux chrétien, digne des romans de Chrétien de Troyes. Chaque comédien manifeste sa surprise émerveillée, et l'un d'eux, un seul, fait le signe de croix. Il s'agit de Marcus Brody, l'ami du héros, personnage de professeur d'université un peu perdu, empoté, maladroit, ridicule, caution comique du personnage en décalage, qui contraste avec l'héroïsme, et la virilité, du personnage principal ; il forme également un double fal...