Gargantua de Rabelais au programme de première, et le risque de la lecture univoque

Le lecteur fidèle des Cahiers sait l'intérêt que nous portons au programme de français de première, non parce qu'il serait supérieur aux programmes des autres classes (il en est, au contraire, l'aboutissement), mais parce que, programme de la dernière année de français dans la scolarité secondaire, et au surplus, programme sur titres imposés, on y trouve les œuvres que les concepteurs de celui-ci estiment mériter d'être connues des jeunes personnes de notre nation, comme une étape essentielle de leur devenir français. Le cours de Français, en outre, me semble s'inscrire dans le développement de ce qu'il est convenu d'appeler "l'esprit critique"; il faut entendre cette formule comme la capacité du sujet à identifier les intentions qui président à l'émission d'un message. Nous avions déjà parlé de cette bascule cruciale de la lecture au premier degré - légitime en soi - à la lecture au second degré, comme le passage de l'enfance à l...