Articles

Affichage des articles du octobre, 2019

Réflexions pédagogiques sur le chahut.

Image
Chers lecteurs : disons-le d'emblée, les réflexions qui suivent intéresseront davantage les professeurs que les autres. Je me souviens, jeune professeur... Je viens d'être reçu au concours : preuve manifeste, car sanctionnée par l'approbation d'un éminent jury, de mes capacités intellectuelles... et pourtant, je sentais bien que cette victoire était insuffisante, et qu'il fallait en remporter une deuxième ; car une autre épreuve était à passer, devant un autre jury, plus décisif celui-là : mes élèves. Ces derniers étaient habilités eux-aussi à décerner une approbation, un certificat d'habilitation à enseigner, non pas écrit au bas d'un parchemin, mais une marque directe, d'une dure sincérité, sans possibilité de repêchage. Et finalement, n'est-ce pas elle, la preuve la plus indiscutable, plus en tout cas que l'approbation d'un jury de concours ou de celle d'un inspecteur, de mes capacités professionnelles, à savoir l'esti...

Le soir approche et déjà le jour baisse

Image
Lecture: Cardinal Robert Sarah, Le soir approche et déjà le jour baisse Le soir approche et déjà le jour baisse . Le titre du dernier opus du Cardinal Sarah, expert en best-sellers, est tiré de l’Evangile de Luc. Les disciples d’Emmaüs cheminent avec un inconnu qui n’est autre que Jésus lui-même, ressuscité trois jour après sa passion et sa mort, mais ils ne le reconnaissent pas. Ils l’invitent à partager leur repas car la nuit vient. A la fraction du pain et à la bénédiction prononcée par cet homme, leurs yeux s’ouvrent mais il disparaît. En choisissant ce verset des Evangiles, qu’a cherché à nous dire le Cardinal, lui qui fut un proche de Jean-Paul II et Benoît XVI abondamment cités dans l’ouvrage ? L’entame du propos est sans équivoque : « Pourquoi prendre à nouveau la parole ? Dans mon dernier livre, je vous invitais au silence. Pourtant, je ne peux plus me taire. Les chrétiens sont désorientés. Chaque jour, je reçois de toute part les appels au secours de ...

L'Art et la Prière

Image
(...) Je ne suis pas un fanatique de Raphaël. J’admire en lui tout ce qu’on voudra, excepté l’artiste religieux. Sa seule Vierge tolérable est celle de Dresde, et encore, c’est une rosière. Quant à sa Transfiguration , voici mon très humble postulat. Depuis trois cent cinquante ans qu’elle existe, un seul homme a-t-il jamais pu prier devant cette image ? À l’aspect de ces trois gymnastes en peignoir qui s’enlèvent symétriquement sur le tremplin des nuées, je déclare qu’il me serait tout à fait impossible de bafouiller la moindre oraison. — Savez-vous pourquoi ? reprit Marchenoir. C’est que Raphaël, au mépris de l’Évangile, qui n’en dit pas un seul mot, a tenu à faire planer ses trois personnages lumineux, obéissant à une peinturière tradition d’extase infiniment déplacée dans la circonstance. L’ancêtre fameux de notre bondieuserie sulpicienne, qui feuilletait plus souvent les draps de sa boulangère que les pages du Livre saint, n’a pas compris qu’il était abs...