culture et chose publique
Poursuivons la réflexion entamée la semaine dernière. Pour Cicéron, disions-nous, l'homme est sociable par nature. Il n'y a pas d'homme seul. Un fossé existe entre l'homme civilisé et l'homme privé de loi et d’État: ce dernier est un Barbare. Ceux qui les premiers s'élevèrent au-dessus de leurs semblables par la supériorité de leur génie, ayant pressenti tout ce qu'on pouvait attendre de la perfectibilité docile de l'esprit humain, rassemblèrent les hommes jusqu'alors épars, et inspirèrent à leurs cœurs sauvages des sentiments de justice et d'humanité. D'abord on conçut l'idée d'un bien commun (communis utilitas) que nous appelons chose publique (res publica) . Ensuite se formèrent ces associations que, depuis, nous avons nommées États. Enfin les habitations furent réunies, et l'on eut des cités. Alors s'établirent le droit divin et le droit humain, et des murs entourèrent les...