Savoir aimer, le défi du couple.
Lectures
Kendrick, S. et A., Savoir aimer, le défi du couple.
La culture américaine hégémonique et souvent corrosive lorsqu’elle sape de son libéralisme libertaire exacerbé les fondements de notre civilisation occidentale, peut s’avérer lumineuse quand elle entreprend de secouer un vieux monde endormi et repu de matérialisme. Les frères Stephen et Alex Kendrick, producteurs américains de films chrétiens, maris, pères de famille et pasteurs appartiennent au camp de ceux qui croient aux fondements moraux de notre société, défendent ses valeurs spirituelles, sa culture grecque et romaine, son génie propre et incomparable.
Kendrick, S. et A., Savoir aimer, le défi du couple.
La culture américaine hégémonique et souvent corrosive lorsqu’elle sape de son libéralisme libertaire exacerbé les fondements de notre civilisation occidentale, peut s’avérer lumineuse quand elle entreprend de secouer un vieux monde endormi et repu de matérialisme. Les frères Stephen et Alex Kendrick, producteurs américains de films chrétiens, maris, pères de famille et pasteurs appartiennent au camp de ceux qui croient aux fondements moraux de notre société, défendent ses valeurs spirituelles, sa culture grecque et romaine, son génie propre et incomparable.
Dans leur ouvrage Savoir aimer
sous-titré Le défi du couple, ils se rendent sur le terrain
peu en vogue mais ô combien vital du couple désireux de s’inscrire
dans la durée, la fidélité et l’amour chaque jour renouvelé. Si
nos sociétés vont mal et portent leur fragmentation comme des
stigmates inguérissables, elles le doivent à l’erreur coupable
d’avoir chassé la morale de leur champ d’expression. Sans
morale, pas d’équilibre dans les rapports sociaux où règne alors
le chacun pour soi, pas d’intérêt général bien compris car
seuls le cynisme individualiste et le vice prévalent, pas de
stabilité des cellules familiales car celles-ci explosent face au
spectacle hédoniste auxquelles elles sont invitées à participer.
Nous sommes passés en Occident d’une société holiste, c’est à
dire communautaire, à une société individualiste où l’individu
auto-émancipé se suffit à lui-même et n’a cure de son prochain.
Cette mutation comportementale génère des ravages semblables au
sein des familles, particulièrement entre maris et femmes. Voilà
donc ici une piste de travail, celle offerte par l’ouvrage, pour
tenter d’endiguer la vague libertaire qui fait de chacun d’entre
nous un narcisse survolté, y compris à l’intérieur du saint des
saints qu’est l’intimité du couple.
L'instrument de la volonté
Avons-nous bien conscience du
miracle que constitue l’amour fondé dans le mariage chrétien
entre deux êtres, un homme et une femme, qui se promettent, en toute
liberté, la fidélité, la fécondité et l’indissolubilité de
leur consentement? Le Cantique des cantiques, dans l’Ancien
Testament de la Bible, ne dit-il pas en une formule poétique :
« Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à
moi » ? Il faut articuler lentement ces sublimes mots
pour en bien saisir la profondeur. Ils contiennent une promesse
d’éternité et une force inouïe.
La volonté est un instrument
nécessaire, dont chacun doit user, pour combattre les tendances
égocentriques et résoudre les problèmes personnels qui interférent
dans la bonne marche de la relation entre époux. Travailler sur soi,
tout en aimant inconditionnellement l’autre dont on sait qu’il
est aussi un être imparfait. Ne pas suivre seulement son cœur, mais
s’évertuer à le diriger. Savoir que l’amour vient de Dieu,
qu’il a sa source en Lui, qu’il n’existe en vérité entre les
époux que s’il s’appuie sur le roc divin. En acceptant ces
quelques postulats, chaque conjoint est alors mieux armé pour faire
face aux premières désillusions : non, il n’est pas qu’un
prince charmant, il a aussi des limites, des mauvais penchants ou des
habitudes bien enracinées ; non, elle n’est pas que douceur
et sourire, elle a des exigences, des inquiétudes, des besoins
d’attention particuliers.
Les fondamentaux du couple chrétien
contenus dans la fine pointe de l’amour se peuvent rencontrer dans
la belle épître de Saint Paul aux Corinthiens : « Si
je parle la langue des hommes, et même celle des anges, mais que je
n’ai pas l’amour, je suis un cuivre qui résonne et une cymbale
qui retentit. Si j’ai le don de prophétie, la compréhension de
tous les mystères et toute la connaissance, si j’ai même toute la
foi jusqu’à transporter des montagnes, mais que je n’ai pas
l’amour, je ne suis rien. Et si je distribue tous mes biens aux
pauvres, si même je livre mon corps aux flammes, mais que je n’ai
pas l’amour, cela ne me sert à tien. » L’amour est
donc la pierre angulaire invitant à l’introspection chaque jour :
suis-je patient et lent à la colère ? Si « la
patience est la façon dont l’amour réagit pour minimiser des
circonstances négatives », suis-je aussi enclin à la
bonté, cette autre facette de l’amour destinée « à
maximiser des circonstances positives » ? Le Livre
des proverbes, dans la Bible, a cette formule saisissante :
« Ce qui fait le charme d’un homme, c’est sa bonté. »
Rencontre à mi-chemin
L’ouvrage,
chapitre après chapitre, en une sûre progression pour celui (ou
celle) qui s’en sert de guide pour tenter de mieux aimer, endosse
le rôle d’aiguillon titillant notre intelligence : pourquoi
sommes-nous si conciliants avec notre égoïsme et si exigeants avec
notre conjoint à qui nous imposons nos attentes parfois très
hautes? Connaître les besoins de l’autre, interpréter les signaux
parfois faibles, lire entre les lignes, découvrir les besoins et les
désirs cachés sont autant de fils que le détective attentif que
nous pouvons être essaiera de tirer avec délicatesse et
longanimité. « L’amour nous apprend à nous rencontrer à
mi-chemin, au cœur de la relation, à respecter et à apprécier le
mode de réflexion particulier de notre conjoint. » :
belle invite congruente pour trouver un équilibre finement ajusté
qui se situe aux antipodes de la guerre des sexes ou du rapport de
forces voulu par certains.
Dans la chronique du Petit traité
de la joie de Martin Steffens, nous affirmions l’immense
bonheur à « s’émerveiller du perpétuel renouvellement
des choses ordinaires », en apprenant à aimer la
récurrence des petites choses quotidiennes, acceptées avec joie si
l’on est parvenu à garder l’esprit d’enfance. Les auteurs
Stephen et Alex Kendrick exhortent à cultiver la finesse du regard
et la subtile attention au conjoint : « Vous ne prenez
probablement pas garde aux premiers mots que vous lui adressez au
réveil, à l’expression de votre visage lorsque vous montez en
voiture, à l’énergie contenue dans votre voix lorsque vous lui
parlez au téléphone. Voici un détail supplémentaire auquel vous
n’accordez probablement pas la moindre attention : la
différence que cela ferait dans la journée de votre conjoint si
tout votre être exprimait à quel point vraiment vous vous
réjouissez de l’entendre ou de le voir. »
Action de grâce
Ce vade-mecum audacieux, à
rebours des poncifs sur l’essoufflement inéluctable de la relation
conjugale, nous encourage à pénétrer « la chambre
d’appréciation » du cœur du conjoint, car plus nous
méditons ses attributs positifs, plus nous nous sentons
reconnaissants envers lui, et envers Dieu de l’avoir placé sur
notre route, un, singulier, unique dans la foule immense. Là aussi
réside une clé essentielle : l’action de grâce, le
remerciement pour le miracle de l’altérité, l’humilité face à
la puissance mystérieuse du sentiment et du lien qui unissent deux
êtres. Ce livre doit être lu par tous les couples heureux ou en
difficulté passagère ou plus profonde. Terminons notre propos avec
le Cantique des cantiques : « L’amour est
aussi fort que la mort, la passion est aussi inflexible que le séjour
des morts. Ses ardeurs sont des ardeurs de feu. »
Solignac
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