Apologétique pour les jeunes (n°5) - Descendit ad inferos ; Tertia die resurrexit a mortuis.
Est descendu aux enfers, le troisième jour, est ressuscité des morts,
Thomas « La religion n’est-elle pas basée sur des “légendes” et la croyance populaire ? »
La meilleure arme du Diable c'est de faire
croire qu'il n'existe pas. On s'étonne parfois de la méchanceté
dont on est parfois capable soi-même, comme si on avait été
« possédé » par une force extérieure à nous-même ?…
le voilà : le Malin, le Vilain, Satan, Belzéboul, Belzébuth,
l'Ennemi, l'Ange de lumière, les vents contraires… s'il a tant de
noms c'est peut-être qu'on ne sait pas trop le situer ou s'avouer sa
présence … et sa puissance ! Croire en Dieu c'est aussi
croire que le Diable existe. Le serpent qui tente l'homme dans la
genèse symbolise cette force qui est la source du mal et qui est
extérieure à l'homme. Le mythe biblique montre que l'homme n'est
pas la source du mal, mais qu'il doit s'en méfier.
Il faut bien distinguer la croyance populaire, la
légende, le mythe et le mystère : aucun n'est faux, tous
expriment une vérité qui n'est pas matérielle, scientifique.
Lorsque vous étiez petit, on vous a raconté l'histoire du petit
chaperon rouge. L'histoire a été inventée pour vous apprendre une
vérité vitale : méfies-toi du v(i)oleur, ne juges pas tout par
toi-même et selon les apparences, et ce que tu prends pour ta grand
mère peut cacher un loup ... La croyance populaire c'est
vague, ça peut être beaucoup de choses, du superstitieux au
cultu(r)el, de l'animisme au monothéisme, c'est assez indéfinissable
en dehors d'une tribu donnée. La légende est une histoire
vraie plus ou moins transformée par l'imagination. Le mot, venant du
latin legenda, ce qui doit être lu, indique comment son
auteur comprend des faits historiques et ce qu'il y voit entre les
lignes. Le mythe, venant du grec muthos {μυθος},
récit, peut utiliser la légende ou l'histoire mais peut aussi être
complètement inventé au contraire de la légende. C'est un récit
symbolique, qui exprime donc une vérité psychologique, religieuse,
sociale, .. mais ni historique ni scientifique puisqu'elle ne
s'appuie pas sur des faits.
Un mystère peut être : 1- un gâteau à
la meringue emballé dans la glace à la vanille parsemée de
noisettes, dans lequel ma mère fait un creux pour y glisser de
l'armagnac, c'est encore meilleur ; 2- une énigme à découvrir ;
3- une vérité qui nous dépasse. Spirituellement, c'est le
troisième sens qui nous intéresse : une vérité que l’on
n’a jamais fini de comprendre, donc de contempler. L'Eternité est
un mystère : on ne peut en faire le tour, par définition.
L'infini nous dépasse et nous ne cessons de le chercher. Philippe
Deterre, chercheur et prêtre, explique : « [la foi] est
maintien, coûte que coûte, d’un non savoir primordial sur le mal,
la mort et la vie. Elle aide à penser ce qui n’est pas un
savoir. Elle me donne envie d’être au plus près des questions, de
ne pas les éluder. « heureux les pauvres d’esprit, le
royaume des cieux est à eux »1 :
se tenir debout dans l’incertitude, dans le manque, le silence de
Dieu, n’est-ce pas l’esprit de Béatitudes ? « heureux
les pauvres » ce n’est pas un état, c’est une énergie,
bien traduite par Chouraqui par « en avant les pauvres ».
Ils vont de l’avant ceux qui savent qu’ils ne possèdent pas le
savoir définitif. »2
Méditer les mystères chrétiens me permet donc de grandir
dans la foi, sans supprimer mes doutes ni mes questions comme
certains le prétendent, en les cultivant au contraire, pour stimuler
ma recherche de Dieu. Les trois jours d'absence du Christ permettent
de dater et de faire mémoire en temps réel
(vendredi-samedi-dimanche) mais aussi de faire symbole : lieu de
méditation sur la perfection divine du Christ et la perfection de
son sacrifice humain. Car le chiffre 3 exprime Dieu, et donc la
totalité, la perfection.
La résurrection des morts était déjà
une espérance juive, la résurrection de la chair dont nous
parlerons plus loin était même déjà annoncée par les
juifs3.
« Il ressuscita le troisième jour, conformément aux
Ecritures. »4
Jésus accomplit les écritures, c'est-à-dire ce qui était déjà
annoncé par la Bible. St Thomas, trop souvent réduit à
« l'incrédule », demande au Christ ressuscité des
preuves de son identité, grâce à lui ceux qui ont besoin de traces
visibles de la résurrection en trouvent témoignage dans les
évangiles : Jésus lui dit de mettre le doigt dans ses
blessures et Thomas tombant à genoux le reconnaît en disant :
« mon Seigneur et mon Dieu ».
SCORFA
1Mt.5,3
2Philippe
Deterre, biochimiste, directeur de recherche au CNRS et prêtre pour
la Mission de France, modérateur du Réseau Blaise Pascal
http://sciences-foi-rbp.org/
3Comme
le dit le 3e frère persécuté par le Roi en 2 Mac.7:11
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