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Affichage des articles du octobre, 2024

Le calendrier décapité

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L’approche d’Halloween et l’occasion, non de ressasser une année encore l’inanité de cette fête imposée par les marchands, on l’a déjà fait, on se répète, mais de faire le bilan des fêtes qui ponctuent notre temps. Premier constat : les fêtes chrétiennes n’étant plus célébrées en France que par le petit nombre de ceux qui y croient, et ayant par conséquent perdu leur statut de fêtes populaires et nationales, la nature humaine continue pourtant de manifester son besoin de ritualiser le temps, de célébrer et d’unir. Chrétien, ma vie est rythmée par les temps liturgiques ; répétés chaque année, il me permettent d’approfondir le mystère de notre Rédemption. Je constate, à côté, l’instauration année après année d’un autre calendrier liturgique avec ces multiples fêtes profanes que l’on a vu apparaître progressivement et qui cherchent à rassembler la communauté, prenant ainsi la place de l'ancien système des fêtes chrétiennes (qui elles-mêmes avaient pris la place des fêtes païenne...

le piège des "courants littéraires" - ordre trompeur au coeur du désordre humain

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Le courant littéraire est certainement ce qu’il y a de plus ardu à faire saisir par les classes. La figure de style, touchant à des sections de texte limitées, sont par là même assez faciles à identifier, comme un jeu technique ; parler de registre, de tonalité (lyrique, pathétique, …) est déjà plus subtil, et plus ouvert à la discussion : le « ton » d’un texte, l’effet qu’il produit par conséquent, met en jeu plusieurs procédés, et est davantage sujet à interprétation. Le plus ardu, cependant, est le maniement des « courants ». On parle à grands traits de tendances un peu abstraites, que l’on peine souvent à retrouver au sein de des œuvres une fois le temps de la lecture venu. C’est que le courant littéraire peut désigner aussi bien une école, un projet, l’atmosphère d’une époque, une mode, un goût. Parfois il est nommé par ceux qui font école, parfois c’est la critique postérieure qui attribue l’appellation. Dans ce réseau complexe, ce qui constitue le pi...

Exégèse d’un lieu commun : « Jésus n’a jamais parlé de cela ».

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Ce lieu commun qu’on a bien des fois entendu, et que l’on entend encore bien souvent, consiste à affirmer qu’un certain nombre de mises en garde de l’Église sur certains sujets touchant à l’intimité ne tirent pas leur source de l’Évangile, de la loi d’amour de l’Évangile, des paroles de Jésus. Parmi les diverses déclinaisons de ce même lieu commun, on a celle de ceux qui accusent l’Église de déformer le message, ou de ceux qui accusent saint Paul ; dans ce dernier cas, on a maintes fois parlé d’une église « paulinienne », prétendument en opposition à l’église christique, ayant trahi le message, etc. Et de reprocher à Paul ses développements, sévères, sur les comportements sexuels « déviants ». Disons-le d’emblée : ceux de la bouche de qui l’on entend proférer ce lieu commun veulent, tout simplement, tordre le Nouveau Testament pour le forcer à dire ce qu’ils veulent, c’est-à-dire ce qui est à même de justifier leurs propres comportements. Mais puisque l’on ...

Nous vous entendrons là-dessus une autre fois

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 Nous vous entendrons là-dessus une autre fois Au chrétien est assignée la mission de proclamer sa foi. Et non de la proclamer comme une simple leçon apprise, mais comme une expérience vécue. Ainsi, charge à lui de connaître non seulement le contenu de la foi à laquelle il adhère (le kérygme, le credo, et le catéchisme), mais aussi de rendre compte de l’effet que la foi opère dans sa vie. Ainsi, saint Paul, dans sa première lettre aux Corinthiens, chapitre XV, commence par une formulation du kérygme, c’est à dire le résumé, la formulation condensée du contenu de notre foi : 1 Frères, je vous rappelle la Bonne Nouvelle que je vous ai annoncée ; cet Évangile, vous l’avez reçu ; c’est en lui que vous tenez bon, 2 c’est par lui que vous serez sauvés si vous le gardez tel que je vous l’ai annoncé ; autrement, c’est pour rien que vous êtes devenus croyants. 3 Avant tout, je vous ai transmis ceci, que j’ai moi-même reçu : le Christ est mort pour nos péchés conform...