"La fièvre polytechnicienne, alors, minait secrètement toute la population française, envahissait particulièrement le monde des bureaucrates de tout poil (...) Pas de gratte-papier, pas de chieur d'encre qui ne rêvât de voir son fils, unique de préférence, accéder à la montagne-Sainte-Geneviève ; la seule promotion sociale digne d’intérêt c'était celle-là et le seul chemin pour accéder à cette montagne-Sainte-Geneviève, c'était le lycée, et la seule clef pour ouvrir la grille de l'Ecole était le baccalauréat complet (...) On peut se demander, trompés comme nous sommes aujourd'hui [1980] par les fariboles de l’invraisemblable propagande politique, comment des gens du petit peuple pouvaient avoir de telles ambitions à une époque [1920] où on ne connaissait ni les assurances sociales, ni les allocations familiales, ni l'orientation scolaire ou universitaire, ni les ordinateurs, ni la bombe atomique. Il est répandu aujourd'hui que ces gens sous-développés vivaient dans l'ignorance, l'inculture, rivés à leur classe sociale sans aucun espoir de promotion ; j'ai l'honneur d'affirmer que c'est absolument faux. On voit aujourd'hui des enfonceurs de porte-ouverte qui prétendent lutter pour une égalité des chances qui a toujours existé, je n'en veux pour preuve que les nombreux fils de prolétaires qui occupaient à cette époque les postes de direction." Henri Vincenot. Mémoires d'un enfant du rail. p.159-160
Céline & le christianisme
"La supériorité pratique des grandes religions chrétiennes, c' est qu' elles doraient pas la pilule. Elles essayaient pas d'étourdir, elles cherchaient pas l'électeur, elles sentaient pas le besoin de plaire, elles tortillaient pas du panier. Elles saisissaient l’Homme au berceau et lui cassaient le morceau d'autor. Elles le rencardaient sans ambages : " Toi petit putricule informe, tu seras jamais qu'une ordure... De naissance tu n'es que merde... Est-ce que tu m'entends ?... C'est l'évidence même, c'est le principe de tout ! Cependant, peut-être... peut-être... en y regardant de tout près... que t'as encore une petite chance de te faire un peu pardonner d'être comme ça tellement immonde, excrémentiel, incroyable... C'est de faire bonne mine à toutes les peines, épreuves, misères et tortures de ta brève ou longue existence. Dans la parfaite humilité... La vie, vache, n'est qu'une âpre épreuve ! T'essouffle p...
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