Vacances

Vacances, vacance, vacant, vide, ne rien faire ... Qu'est-ce que ne rien faire ?

Si penser n'est rien faire, gamberger n'est-il pas encore moins ? Faire moins que rien, est-ce possible ? Est-ce faire mal ? Quelle différence y a-t-il entre penser et gamberger ? Faire le mal est-il faire le non-bien, négation de bien ? Le mal peut-il être autre chose qu’absence de bien ? Jugeant l’arbre à ses fruits, on sait que penser fait pousser, gamberger ne fait pas grandir...

Est-ce que faire c'est produire ? Peut-on passer une journée à ne rien produire ? De souvenir, les rares journées où j’ai pu ne pas produire remontent à quelques années lors du cancer d’un enfant : des mois d'hospitalisation à attendre, à ne rien faire, qu'on réussisse une prise de sang, une mesure, une chimio, une radio, une IRM… Si les vacances c'est ne rien faire comme leur nom l'indique, alors on a eu des vacances, mais je n’en veux plus !

« Alors les profs toujours en vacances ? » Haha le sarcasme bien franchouillard que l’on ne connaît que trop, que l’on vous crache et recrache, d’un ton plus ou moins finement humoristique, quand vous répondez à la question « étoâkestufaidanlavie ? » … ben non jamais en vacances en fait : on ne cesse jamais de penser à tel élève, tel cours, telle classe ou telle famille. Et puis dès que le temps est « libre » il y a des cours à préparer. S’il existe des métiers que l’on peut lâcher, oublier totalement, prof n’est pas de ceux là. Les calculateurs vous diront d’ailleurs que 4 mois par ans c’est pas si extraordinaire : entre 35h et rtt certains se font plus ; sans parler de ceux qui exploitent copieusement notre système social/santé pour être vraiment « payés à ne rien faire » : nous y voilà de nouveau : peut-on dire qu’ils sont en vacances ces profiteurs ? Non, donc ce n’est pas ça les vacances !

Finalement que fait-on en « vacances » ? Foultitude de conseils, plus ou moins intelligents, traînassent, justement, sur net & magasines, inutile d’en rajouter, juste ici une occasion de discuter hé-pisse-tes-mots-logique1 et c’est-mentique2. Et si on les appelait « jours-saints » comme nos amis les anglais3 ? Ou « congés4 » pour dire que l’on va penser-prier-produire mais autrement, juste ailleurs que dans notre « quotidien » ? Routine, roue-qui-tourne, que certains appelent « travail » mais ça c’est déjà un autre sujet ...
1Du grec ancien ἐπιστήμη « connaissance vraie, science » & λόγος « discours »
2Du grec σημαντικός « signifié » lui-même formé à partir de σημαίνω « signifier, indiquer » ou σῆμα « signe, marque »
3De l’anglo-saxon hāligdæg, lui-même composé de hālig et de dæg, équivalant à holy day dans un sens religieux « jour saint ». À l'époque, il s'agissait des seuls jours non travaillés dans l'année.
4Du latin commeatus, de commeare « aller, s'en aller, passer », de cum-, et meare « aller » ; l'\e\ ou l'\i\ se changeant en \j\ dans ces sortes de mots : somniare « songer », serviens « sergent », etc.

Commentaires

  1. Les vacances, ça devrait même pas exister. Tout travail devrait être une nourriture, un repos, une culture et un épanouissement. Pareil pour la retraite. Faux cadeaux pour faire avaler le caractère pénible du travail. Bien sûr, il faut se reposer, je ne dis pas le contraire: on veille, on dort, il fait jour, il fait nuit, on mange, on jeûne,... tout cela est normal. Jours de repos. Mais les congés payés, c'est la même arnaque que les augmentations de salaire: on cherche à compenser la peine du travailleur, mais non à la supprimer.

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