Apologétique pour les jeunes. (2) : "Et en Jésus Christ, son Fils unique..."

Et en Jésus-Christ, son Fils unique, notre sauveur,

André :  « Au XVIIIème siècle, les philosophes des lumières considéraient la foi comme une chose mauvaise pour la société, qu’en pensez-vous ? Quel est le rôle de la religion à notre époque ? A quoi sert une religion ? Est-ce que toutes les religions se valent ? Est-ce que la religion perverti l’homme ? Pourquoi dit-on “Christ” Qu’a apporté la religion, de positif au monde ? »


Qu'a apporté la religion au monde ? Lui : Jésus ! Le Messie, Le Christ, Jésus, Yehoshua {יהושוע} ou Yeshua {ישוע} le sauveur en hébreu, Christos {Χριστος} le messie en grec, Celui que les juifs attendaient. « Pilate avait rédigé un écriteau qu'il fit placer sur la croix : il portait cette inscription : " Jésus le Nazôréen, le roi des Juifs. " Cet écriteau, bien des Juifs le lurent, car l'endroit où Jésus avait été crucifié était proche de la ville et le texte était écrit en hébreu, en latin et en grec. »1  Ce qui donnerait : Iesus Nazarenus Rex Iudæorum ; Ἰησοῦς ὁ Ναζωραῖος ὁ βασιλεῦς τῶν Ἰουδαίων ; ישוע הנצרי ומלך היהודים. En abrégé : le titulus INRI en latin, INBI en grec, le tétragramme יהוה en hébreu désignant le nom de Dieu.2 Jésus a aussi été désigné par le mot IChTUS {ΙΧΘΥΣ} qui signifie poisson en grec, mais peut aussi être un acrostiche de « Jésus-Christ, Fils de Dieu, Sauveur. »3 Ces symboles ont souvent été utilisés par les premiers chrétiens persécutés comme signe secret de reconnaissance. Tout un bestiaire symbolique existe aussi pour le désigner : tant pour communiquer au début du christianisme malgré les persécutions, messages secrets, que pour gloser sur la personne du Christ, messages mystères.

« La plus belle histoire d'Homme qu'on m'ait racontée c'est l'histoire de Jésus Christ » proclamait Ladislas Rohozinski, pourtant agnostique, face à des amis critiquant les chrétiens. En tant qu'homme, Jésus est en effet un « philosophe » exemplaire. Il est reconnu par les juifs comme prophète, par les musulmans sous le nom d'Issa. Il est adoré comme Dieu par les chrétiens catholiques, orthodoxes et protestants. Bref, toutes les religions monothéistes le reconnaissent. Son message est universel et permanent. Sa vie est entièrement donnée. Un accord parfait entre ses actes et ses paroles en fait un modèle d'humanité. Son enseignement est lumineux : « Rabbi et prophète à la fois, Jésus articule ces deux dimensions en utilisant souvent un mode d'expression dont il est le maître incontesté : la parabole. Cette forme de discours imagé, inusable, intemporel comme un poème, a l'avantage de s'adresser à la liberté d'écoute et d'interprétation de chacun de ses auditeurs. »4 Son sermon sur le mont des Béatitudes5 produit une source intarissable de foi, d'espérance et d'amour. Jésus est sauveur car Il nous libère de nos limites finies, Il termine d'ailleurs beaucoup de ses discours par « qui a des oreilles qu'il entende » pour nous dire qu'on est libre de l'entendre, de le croire, ou pas. Il n'a jamais brimé et encore moins frappé, emprisonné, blessé, torturé ou tué quiconque : comment peut-on l'accuser d'être « opium du peuple » ?

Pour un chrétien Jésus est Dieu : c'est-à-dire bien plus qu'un homme exceptionnel, un maître, un rabbi ou un philosophe. « Je crois en un seul Seigneur, Jésus Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles : il est Dieu, né de Dieu, lumière, né de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu, engendré, non pas créé, de même nature que le Père ; et par lui tout a été fait. »6 précise le concile de Nicée. Jésus est considéré comme créateur autant que le Père, son sacrifice rachète la faute originelle de l'homme dont nous parlerons plus loin (chap.10), c'est pourquoi on le nomme parfois le « nouvel Adam », un hymne de la semaine sainte va jusqu'à proclamer : « heureuse faute [le péché originel d'Adam] qui nous valut un tel Rédempteur [Jésus] ! » Il est venu dans le monde non pour condamner mais pour sauver, pour parfaire l'alliance de Dieu avec l'homme, pour nous faire connaître Dieu notre Père. « Dieu, personne ne l'a jamais vu » dit Jésus mais « Qui m'a vu a vu le Père ». Le Christ est « le chemin, la vérité et la vie». En cherchant le Christ, je cherche Dieu et l'éternité de délice.

Toutes les religions ne se valent pas, le syncrétisme très à la mode, conséquence du relativisme infectant notre temps, comme si on pouvait faire une synthèse de toutes les religions, rime trop avec crétinisme. Il se borne à rassembler les religions entre elles par l'apparence et non par la théologie, étude de Dieu, ou la recherche de la vérité, ne prenant de chacune que ce qu'il l'arrange. Le syncrétisme alimente très bien les sectes de tout poil en fournissant une spiritualité à deux balles aux humains qui n'ont pas eu la chance d'être cultivés sur le terreau d'une vraie religion. Toutes les religions n'ont pas le même impact social, culturel, politique, ni la même utilité, s'il fallait tout ramener sans cesse à l'utilitaire, argument massue imbécile de notre société occidentale matérialiste. Je me garderai bien de dire ce que sont les religions que je ne pratique pas car je ne peux prétendre les connaître, les juger uniquement de l'extérieur c'est trop facile, cela conduit à des caricatures inutiles, fausses et versant dans la critique négative plus que positive la plupart du temps. Nos tout-puissants médias feraient bien d'y réfléchir. Par ailleurs, dire « non je ne pratique pas cette religion car voilà ce que je lui reproche » c'est aussi un argument facile : au lieu d'y rester et de prendre des responsabilités pour faire changer les choses comme on aimerait qu'elles bougent, on se met à part et glousse la critique pour justifier son manque d'investissement ou sa faiblesse ; « Le glorieux méprise ce qu’il ne peut avoir» : « ces raisins sont trop verts et bon pour les goujats »7

Quant à la religion catholique que je pratique, puisqu'aujourd'hui il faut tout justifier par l'utilitaire, pour ne pas faire le renard à mon tour, laissons quelques idées « utilitaires » sous forme de PJC (petit jeu culturel) : Qui a fondé les premiers lieux de remise en forme, dits lieux de charité, pour les malades (hospital), les vieux (hospice) et les enfants (école et orphelinat) au Moyen Age ?8 Qu'est-ce qu'un Hôtel-Dieu ? Quel est le point commun entre Mendel le père de la génétique et Georges Lemaître initiateur du Big Bang à la suite de Gamow ?9 Quel était le métier de Bossuet ?10 Qui a inventé la notion de procès avant jugement (voir chapitre 9) ? Qui a défendu contre sa propre hiérarchie les indiens mis en esclavage (voir chapitre 9) ? Combien d'écoles en France ont-elles été fondées par une congrégation religieuse ou des prêtres ? Et d’un point de vue économique : l’Eglise qui percevait la dime (10% des revenus, semences exclues) s’occupait des malades, pauvres, vieux, orphelins et en même temps lançait des projets économiques (vignobles par exemple), était mécène (peinture, sculpture, musique). Alors que la pression financière aujourd’hui dépasse les 60% : avons-nous un tel résultat ? Santé, Société, Education, Science, Littérature, Recherche, Justice, Politique, Economie … Quels sont les domaines où l'on pourrait accuser l'Eglise Catholique de ne pas s'être investie en humanité et du côté des plus faibles ? Alors qu'elle est à l'origine de grandes innovations, dans son temps et son lieu de vie ? Dans le chapitre suivant nous discuterons de l'Eglise face à la science.

SCORFA

1Jn.19,19
2Le tétragramme (4 lettres) est pour les juifs tellement sacré que personne ne le prononce jamais. Quand on lit un texte contenant le tétragramme, à la place de ce mot on dit Hachem{השם}, Le Nom, ou Adonaï {אדוני}, Seigneur ou encore Elohim {אלוהים}, Dieu. C'est pourquoi le mot Yahvé est une hérésie pour un juif, et Jéhovah est une erreur de traduction : les voyelles de Elohim sur les 4 lettres sacrées.
3IêsoûsΗΣΟΥΣ} « Jésus » (= Sauveur en hébreu) Khristòs {ΧΡΙΣΤΟΣ} « Christ » (= Oint en langue grecque) Theoû {ΘΕΟΥ} « Dieu » Huiòs {ΥΙΟΣ} « fils » Sôtếr {ΣΩΤΗΡ} « Sauveur ».
4Michel Quesnel. Les nouveaux penseurs du christianisme. Michel Cool. Desclée de Brouwer. 2006. p.46
5Béatitudes en Mt.5 ou Lc.6
6Symbole de Nicée année 325.
7Voir la fable du renard et les raisins d'Esope puis de Racine, Phèdre, IV, 3 et de La Fontaine Livre III, Fable 11 en annexe
8l'Eglise
9Ce sont des prêtres
10Evêque

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