Apologétique pour les jeunes - Passus sub Pontio Pilato, crucifixus, mortuus et sepultus est.

A souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli, ...

Jean « Peut-on concilier religion et histoire puisqu’il n’y a pas de preuve de l’existence du Christ ? Est-ce que l’on a des preuves que Dieu et tous les autres trucs ont existé ? Peut-on douter de l’existence de Dieu lorsque qu’on est chrétien? »


Plus aucun historien sérieux ne doute de l'existence de Jésus, des auteurs non-chrétiens parlent de lui comme personne ayant réellement existé, y compris des historiens de l'époque, ne pouvant être soupçonnés de parti-pris. Jésus n'est pas une légende. C'est pourquoi on récite cette phrase du credo, pour situer la personne de Jésus dans son époque et attester son identité humaine : sous Ponce Pilate, procurateur romain en Judée de 26 à 36, mort par crucifixion à l'âge de 33 ans. On pourrait refaire ici toute l'histoire, avec pleins de détails réels mais ce n'est pas notre objectif, il existe déjà par ailleurs de nombreux ouvrages là dessus, avec plus ou moins de détails et plus ou moins de crédibilité1. On ne peut donc pas douter honnêtement de l'existence de Jésus, cela s'appellerait du révisionnisme. On peut par contre douter qu'Il est Dieu, ça c'est de l'ordre de la foi. On peut aussi douter de l'existence de Dieu en étant chrétien, mais en récitant le credo on fait un choix qui nous christianise : même si je doute parfois, je choisis l'existence de Dieu plutôt que sa non-existence. Et je cherche en ce sens, le sens de ma vie.

La souffrance et la mort de Jésus donnent un sens à la souffrance et la mort de l'Homme. Si le Christ a souffert le pire, c'est pour nous montrer le chemin. Ce n'est pas par masochisme qu'Il a bien voulu souffrir, car enfin s'Il est Dieu, Il aurait pu s'y soustraire, ce que suggèrent déjà certains benêts badauds de la croix. Il nous montre la souffrance « non comme quelque chose qui est donné mais comme quelque chose qui est à vivre. »2 Le Messie sur la croix nous montre un Dieu compatissant à toute sorte de souffrance humaine : humilié, torturé, abandonné par les siens, … Jésus nous montre que Dieu n'est pas étranger aux pires moments de notre vie, qu'il fait beaucoup plus que compatir à la souffrance de l'autre.3 Il n'est pas là à nous regarder de loin en disant « oh les pauvres » mais Il souffre avec nous et meurt avec (et même pour) nous. « Ou bien Dieu était absent d'Auschwitz et il vaut mieux pour tous qu'il n'existe pas. Ou bien il était là et alors on ne peut plus le penser dans l'impassibilité ni dans l'immuabilité, ni dans toute puissance 4 conclu Hans Jonas.
abstraite. Et cela vaut pour toutes les formes de malheur qui assaillent les hommes depuis la nuit des temps »


1Quelques livres sur Jésus :
Benoît XVI. Jésus de Nazareth. 2 tomes. Flammarion + Ed du Rocher. 2007 + 2011. 427+346 pages
Jean-Paul II. Jésus-Christ, vrai Dieu vrai homme. Sarment. 1997. 120 p
Dodd C.H. Le fondateur du christianisme. Seuil 1972. 181 p
Roux J.P. Jésus. Fayard.1989. 495 p
Duquesne J. Jésus. Desclée de Brouwer Flammarion.1994. 357 p
Laurentin R. Vie authentique de Jésus Christ. 2 tomes. Fayard. 1996. 527+200 p
Potin J. Jésus, l'histoire vraie. Centurion. 1994. 525 p
Boespflug F. Le Christ dans l'art, des catacombes au XXe siècle. Bayard. 2000. 241 p
2Emmanuel MOUNIER, créateur de la revue Esprit, dans une lettre à sa femme à propos de la maladie de sa fille
3Voir en annexe le poème « des pas sur le sable » du poète brésilien Ademar De Barros
4Michel Cool. Les nouveaux penseurs du christianisme. Desclée de Brouwer. 2006. p.100


William Congdon (1912-1998), Crucifix

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