les conversations de parvis

 On vient d'entendre des textes d'une profondeur sans exemple. On vient, surtout, d'accomplir l'Acte des actes, le Geste à côté duquel nos plus hautes actions humaines ne sont que de faibles gesticulations dans les ténèbres. L'état des fidèles qui, après cela, se retrouvent sur le parvis de l'église semble sans aucun rapport avec ce qui vient de se produire. Ce ne sont pas quelques paroles indignes qui tentent de s'approcher du mystère et dont les plus pénétrants propos font figure de balbutiement en regard de l'insondable. Non: ce sont des propos parfaitement communs; en fait, sans rapport aucun avec ce que l'on vient de vivre ; ni dans les visages, ni dans les paroles, il ne semble y avoir un lien avec. Même pas un petit commentaire des lectures, ou de l'homélie.

Je vois deux explications plausibles : ces mystères étant d'ordre spirituel, il agissent de manière invisible sur ceux qui viennent d'y prendre part. L'autre explication est que les fidèles n'écoutent pas les textes, et s'approchent du saint des saints de manière machinale.


MAGISTER




Commentaires

  1. je vois une 3e explication possible : ce mystère est si grand qu'il faut aux pauvres humains que nous sommes un temps de digestion, "redescendre" sur terre pour que notre humanité intègre, avec toute sa lenteur, cette nourriture divine, échanger d'autres paroles terriennes, fussent-elles bruyants rôts, pour que notre âme fasse sieste et ainsi sienne Le Verbe... nous ne pouvons accéder au Ciel que par la terre, à la Sainteté que par notre humble humanité.

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