Dieu a uni en lui le ciel et la terre



Cette calligraphie met en image un verset de l’épître aux Colossiens : « Dieu a uni le ciel et la terre en faisant la paix par le sang de sa croix. » ( Col 1. 20). Afin de mieux en saisir le sens, voici ce qui précède juste le verset représenté : 

«Car Dieu a jugé bon qu’habite en lui toute plénitude et que tout, par le Christ, lui soit enfin réconcilié» (Col 1.19). C’est la fin de ce que l’on appelle «l’hymne aux Colossiens». C’est une partie de la lettre qui semble être un chant liturgique repris par Saint Paul. 

Dans cette calligraphie se sont plutôt les couleurs qui parlent, plus que les lettres. Du vert entre en contact avec du bleu, dans un effet de resserrement. Le vert étant une représentation de la terre, et le bleu celle du ciel, bien évidement… Par un jeu de concentration d’encre, vous remarquez que c’est au plus près de la croix centrale, que les deux couleurs sont les plus denses. Il y a même un effet étirement, comme si la croix attire à elle tant le ciel que la terre. Elle les tire et les distend, un peu comme un élastique. Car ces deux réalités étaient très éloignés, et c’est en ce point qu’elles peuvent se rejoindre, non sans effort et même violence. De plus, cette concentration d’encre tend à signifier que la terre comme le ciel, trouvent le maximum de leur être dans cette croix, lieu où tous deux entrent en contact. Le mot « croix » n’est d’ailleurs pas écrit, il est signifié par une croix elle-même, c’est en regardant que l’on comprend, en terminant soi même le début du verset écrit. C’est en contemplant l’évènement qu’est la croix que l’on saisit ce qui s’y passe. «Vraiment cet homme-là était fils de Dieu» (dit le centurion païen au Golgotha). 

S. Paul explique que dans le Christ se concentre la plénitude de l’univers. Dieu montre dans le Christ qu’il récapitule l’ensemble de l’univers : ce qu’il a d’humain et de divin, et il le fait pour réconcilier le ciel et la terre, l’humain et le divin. La croix devient le pont qui permet le passage de l’un à l’autre. Et cela se fait par le sang, d’où la couleur de la croix. Et ce rouge sanguin est aussi au centre du dégradé en cercle autour de la croix qui forme une sorte d’explosion, un jaillissement de lumière, un soleil qui naît de la rencontre du ciel et de la terre. Le Christ, centre de l’univers, est le fruit de cette rencontre, c’est en sa personne que s’opère cette unification entre les deux réalités, et son sacrifice sur la croix nous ouvre la possibilité de participer à cette union. Cette ouverture se fait dans un jaillissement lumineux. 

Fr. Etienne HARANT, o.p.

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