Chorale, Feu!

Enfin l'occasion d'être vraiment pédagogue, au sens étymologique du terme. L'esclave du pater familias guide l'enfant vers son élévation. Les vieux, presque cachés derrière les jeunes, soufflent notes aux oreilles de ces novices voix sans voile, mais sans assurance. Les élèves façadent, fardent les rides-complexes des anciens. Expérience de diversité, de  complémentarité et de synergie, que de faire naître la Beauté, visage du divin. Pour l’atteindre, il convient de ne plus râler pour les uns, ricaner pour les autres, et de cesser de bavardasser pour mettre son corps tout entier à l'écoute. À l'écoute du chef, la main qui sculpte la pâte sonore, le pinceau qui place les couleurs. Mais les couleurs ne sortent pas de sa bouche, la pâte n'est pas sa propre chair. Il faut aussi être à l'écoute de l'Autre, de la voix du voisin, du prochain, de l'harmonie de l'ensemble.

Il ne suffit pas d'entendre, ce que confondent les soi-disant multitâches, s’octroyant présomptueusement la chimérique capacité d'écouter en parlant. Il faut enfin comprendre dans l'intimité de l'être, sans se limiter au pavillon et au tympan, entonnoir et membrane, petit bio-stéthoscope qu’est l’oreille, mais en faisant usage du corps tout entier. Si nos élèves, à défaut d’avoir appris le solfège, ont un peu appris l'écoute, alors notre pari est gagné. Et chaque fois qu'ils apprennent, nous apprenons aussi. Écouter, c'est entendre avec son âme, son esprit, son cœur. 

Ce chœur des feux de St Jn souffle un vent eschatologique, quel espoir pour l'au delà quand on croit que Dieu est amour.

Scorfa


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