le baptême du Christ

 


Je vous propose de plonger dans l’évangile selon saint Matthieu (ch. 3) et de méditer par cette calligraphie le baptême du Christ dans le Jourdain.

Le centre de l’œuvre donne à voir les mots que prononce le Père : « celui-ci est mon Fils Bien Aimé, écoutez-le ». Si vous êtes allé vérifier le texte cité en Mt 3, vous avez remarqué que la citation exacte dit: « Celui-ci est mon Fils Bien-Aimé, qui a toute ma faveur ». Le verset reproduit ici est extrait de la Transfiguration en Mt 17. Nous cherchons ainsi à mettre en relation ces deux théophanies de l’évangile selon saint Matthieu. Nous croisons les deux moments où le Père fait entendre sa voix pour parler au sujet du Fils, qui a toute sa faveur et qu’il nous fait donc écouter.

Ce baptême est un passage déterminant de la manifestation de Dieu en ses Trois Personnes. Cette calligraphie cherche à rendre cela. Les mots de « Bien-Aimé » particulièrement visible, rendent manifeste celui qui était le plus visible à cet instant : le Christ. Le Père est signifié uniquement par l’ensemble des mots inscrits, puisque c’est lui qui les prononce. C’est l’apparition la plus mystérieuse, le Fils étant ce qui se lit, il est le plus visible, ce qui se comprend et s’intellige, le logos, or le Père se manifeste uniquement par l’apparition de ces lettres. Et l’Esprit Saint, troisième Personne de la Trinité, est évidement rendu visible par la forme de colombe, présente également à cet instant dans le passage cité.

Cette colombe plonge dans l’eau. Le Christ descend dans l’eau avec l’Esprit. Et ce faisant, il sanctifie cette eau. Il fait de cette eau une nouvelle créature, parce que le monde a été marqué par la faute originelle. Cette sanctification de l’eau annonce notre baptême. Cette transformation réalisée par l’Esprit est montrée par cette infusion d’encre rouge dans le bleu de l’eau.

Et le mouvement des paroles dans l’oiseau est descendant, et même semble tomber à pic. L’effet recherché est bien de représenter une plongée dans les profondeurs de cette eau. L’Esprit sanctifie la création jusque dans les abîmes, pas une parcelle n’échappe à son passage. Il contient toutes choses en son souffle. Et ce qui est vrai de l’ensemble du cosmos, l’est tout autant du microcosme que nous sommes. Cette descente de l’Esprit du Christ en nous le jour de notre baptême, nous a renouvelé en profondeur. Réside en nous à présent, cette Trinité représenté dans ces mots et ses formes. Dans l’abîme sombre de nos êtres, le Christ est descendu pour que nous l’écoutions.

Fr. Etienne Harant o.p.


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